Les images illustrant cet article sont extraites du film de Jean Luc Godard « le livre d’images »
Comme je reçois régulièrement à mon cabinet parisien un certain nombre de paranoïaques, Chantal me demandait pourquoi viennent-ils te voir ? Parce qu’ils délirent ?
J’ai souri, car un paranoïaque ne dira jamais qu’il délire, puisque c’est sa réalité ! Alors, il vient pour les effets de son délire parce qu’il est persécuté, que ça le déprime, et la seule manière dont il pourrait s’en sortir serait le suicide.
D’ailleurs, contrairement à ce que l’on pourrait croire, il y a beaucoup plus de suicides chez les paranoïaques que d’actes agressifs contre les autres. Puisque justement par la paranoïa quelque soit sa forme, ils se sentent tous persécutés, ils nous révèlent pourtant un récit très clair et cohérent, donc pour échapper aux persécuteurs après avoir mis en place ses stratagèmes délirants, ils nous demandent de l’aide.
L’autre point aussi qui les amène, et là je fais référence à Freud :
« Le délirant aime son délire comme lui-même ».
Dans la vie de tous les jours, quand le délire prend de l’ampleur, et qu’il interpelle tout le monde avec sa litanie délirante, il les excède, on le traite de fou, il se sent extrêmement isolé. Ce que j’ai pu repérer c’est qu’ils arrivent comme des névrosés, avec des formulations telles que « Je suis homosexuel, mais je n’ose pas le dire » ou « je voudrais adopter un enfant mais je suis seul ». Or, dès qu’il va se sentir en confiance avec son psy, là va apparaître le délire, de façon assez foisonnante d’ailleurs.
Je me souviens d’un patient persécuté que j’écoutais attentivement, qui m’ennuyait également vu son récit répétitif, et pourtant il m’avoua que le moment le plus important de sa semaine était celui où il était là, dans cette rencontre. Je n’ai pas demandé pourquoi bien entendu ! J’ai pu constater qu’il pouvait délirer comme bon lui semble avec quelqu’un qui ne lui dit pas qu’il est fou. Donc, il peut continuer à aimer son délire comme il pense que j’aime son délire, c’est ainsi que ça se passe dans le transfert. Cependant, il existe bien pour lui un endroit où on ne le considère pas comme un fou.
Au sens banal du terme, s’il apparaît bien comme fou, pour nous psychanalystes, notre travail consiste à repérer dans son discours, sa logique à l’œuvre. Dans ce décalage, on n’est pas pris dans ce qui se dit sur les persécutions du moment.
Je reçois à l’heure actuelle, en cabinet libéral, trois paranoïaques qui viennent pour une demande de psychothérapie. Quand je travaillais en hôpital public, c’est par l’intermédiaire de la police que nous les rencontrions, après qu’ils aient commis quelques extravagances dans l’espace social. Ils arrivaient donc contraints et forcés, pour être hospitalisés d’office, ce qui n’est pas le cas dans le privé.
Le mot paranoïa, très rapidement dit, para c’est à côté, en grec noïa veut dire l’esprit : à coté de l’esprit, à côté de l’entendement commun.
Les psychiatres arrivés avant les psychanalystes dans l’histoire de la folie, ce sont eux qui ont commencé à parler de la paranoïa, ainsi, nous avons de très fines et très bonnes observations de psychiatres qui nous servent à mieux les caractériser.
Qui n’a pas rencontré un grand ou petit paranoïaque dans sa vie ?
Ils sont bien entendu à distinguer, ce qui n’est pas aisé pour autant. Les petits ou grands paranoïaques développent leur délire dans la clarté et la cohérence, de sorte qu’il est difficile de les repérer immédiatement. En effet, chacun peut se sentir persécuter plus ou moins par moment. On en veut à quelqu’un et réciproquement, nous avons tous des traits comme cela, mais ce sont des petites paranoïas singulières et pas de vraies paranoïas, propres à notre histoire et nos signifiants. La structure psychotique paranoïaque ne se repère pas si facilement, le sujet est souvent bien adapté, très intelligent, il peut avoir un poste élevé dans le social, faire très bien son travail, être dans la réussite, être bien conforme, bien intégré face aux attentes hiérarchiques. Pour certains, on les retrouve en particulier, dans les sphères intellectuelles, et pas seulement ordinaires.
Le délire se construit très souvent à bas bruit, mais quand il est exprimé dans l’espace social, et que ça le déborde, il faut savoir que ça faisait des années que celui-ci se constituait.
J’ai souvenir d’une dame qui était venue me rencontrer dans le public, son mari était paranoïaque,
Il lui faisait un délire de jalousie délirant, il a mis six mois avant qu’un « intense pétage de plomb » émerge dans l’espace familial, puis encore quelques mois pour que ça émerge dans l’espace social, allant jusqu’à prendre en otage le proviseur du Lycée. Un appel à la police a eu lieu et il fut hospitalisé. Sa femme retrouva dans ses papiers un carnet où son mari notait depuis son mariage qu’elle avait reçu un coup de téléphone de son amant, et ainsi de suite, il notait régulièrement, sur son journal tous les « écarts » de sa femme tout en étant amoureux, bienveillant, etc. Et pendant dix ans, elle ne s’est aperçue de rien, prenant pour de l’amour ce qui n’en était pas, jusqu’au jour du délire manifeste et public. Elle avait bien repéré sa jalousie habituelle, par exemple au restaurant elle se mettait face au mur pour le calmer et ne recevoir ainsi aucun regard d’homme. En fait elle prenait cette précaution pour un signe d’amour. Conclusion : le diagnostic de paranoïa n’est pas si aisé à faire finalement, il faut attendre le délire manifeste parfois, pour cerner la vraie pathologie.
Ce n’est pas d’avoir une psychorigidité, de la méfiance qui fait de vous un vrai paranoïaque. Nous ne sommes pas dans la psychose, mais dans des champs amis.
C’est Freud qui a commencé à s’intéresser à la Paranoïa et à en dire quelque chose, par des écrits, sans rencontre réelle. Le cas princeps étudié par Freud à partir de son ouvrage : « le Président Schreber », a intéressé tous les psychanalystes, Lacan l’a repris ensuite, pour en réinterroger les principes.
Schreber était un grand magistrat, brillant, estimé de tous, avec une femme, sans enfant. A l’âge de 53 ou 54 ans, on lui propose le poste de Président du Tribunal de Dresde, l’autre président partant à la retraite. Et là, l’éclosion délirante a commencé comme dans toutes les paranoïas délirantes, lorsque toutes les balises ont sauté. Il a été pris dans ce que les psychiatres ont appelé des phénomènes élémentaires : tout d’un coup il y a une perplexité, on ne comprend plus ce qui arrive, les repères s’effondrent, l’insomnie s’installe, avec une grande angoisse : c’est la manifestation du réel.
On les rencontre souvent à ce moment là, quand Ils entendent des voix qui ne disent pas forcément quelque chose, c’est incompréhensible : « On me veut quelque chose », mais on n’en sait pas plus, et cet état peut durer, trois jours, une semaine, voire plus. Les psychiatres ont appelé ce temps : perplexité anxieuse, c’est beaucoup plus que ça, ce manque de mots.. On peut trouver de tels passages chez les schizophrènes d’ailleurs. Celui qui va devenir paranoïaque, qui l’était certainement sans déclenchement, va construire un délire, bétonné, dans une certitude absolue, que rien ne peut entamer, même qui va donner sens et forme au monde.
On m’en veut, on me suit, etc.. Le monde n’était pas confortable, mais il va trouver une assise là où il n’y en avait plus. Il va alors se construire un délire dans cet effondrement subjectif et langagier, comme tentative de guérison dira FREUD, comme une manière de se tenir dans le monde, sans plus.. Ce qui caractérise la paranoïa, c’est qu’il n’y a pas comme dans la schizophrénie une perte de la réalité, au contraire, c’est une réalité interprétée de manière persécutive ou jalouse, ou érotomaniaque, mais ils sont dans la réalité. Il n’y a pas de perte de la réalité et c’est d’ailleurs pour ça qu’on ne les repère pas si aisément. Ils travaillent bien, ils sont stylés sans distinction particulière.
Au début de son enseignement, Lacan mettait l’éclosion des paranoïas du côté de l’expression d’une tension sociale. C’est à dire que le paranoïaque vivrait à l’intérieur de lui tous les conflits antérieurs relatifs à son histoire singulière. Lacan a travaillé sur les sœurs Papin, Genet en a fait un roman « les Bonnes », ce sont deux sœurs qui ont trucidé de manière sauvage leur patronne. L’autre cas, c’est le cas « Aimée » de Lacan qui est une psychose paranoïaque de délire de jalousie. Aimée est allée à la sortie d’un théâtre donner un coup de couteau à une comédienne de renom. Lacan interne à l’époque, l’a reçue à St Anne, il en un fait le sujet de sa thèse, il l’a soignée et a commencé à élaborer ses diverses théories. En 1936, les gens entraient à l’asile pour ne plus en sortir, or il a fait envoyer Aimée chez un de ses oncles où elle a passé tout le reste de sa vie.
Avec l’expérience d’aujourd’hui je peux dire que Lacan lui a évité de passer sa vie à l’asile. Dans l’argument de cette conférence, sur l’affiche, je pose la question de la jouissance en œuvre dans le film EL de Buñuel, dans ce film le personnage paranoïaque qui a fait un délire de jalousie, termine dans une confrérie de moines, l’image est très belle, elle évoque une pacification sans un mot, dans le jardin du cloître, l’homme divague un peu entre les deux bords de l’allée, il ne délire plus, il a trouvé la paix dans cette confrérie religieuse. Buñuel termine le film sur cette vision assez juste du destin du paranoïaque pour l’époque. C’est en effet ce qui peut lui arriver de mieux, au sujet paranoïaque pris dans une confrérie religieuse où il y a une hiérarchie et un rapport à DIEU, qui n’est pas objectivable. Ce n’est pas le persécuteur dans le miroir qu’on va agresser, les autres de la confrérie sont également soumis à Dieu, donc ne peuvent pas être son persécuteur. Ce film nous le montrait très bien.
L’étude du cas ANZIEU, est repris ensuite par Jean Allouch, qui en a fait un très beau livre : « Marguerite ou l’Aimée de Lacan », au sujet du transfert de sa patiente l’Aimée de son analyste. Lacan qui se trouvait à ce moment là dans les tensions sociales, quand il élaborera sa théorie sur la métaphore paternelle, justement au sujet des psychoses.
Un rappel succinct de ce concept :
« la métaphore paternelle, ce n’est pas le père (le papa), c’est ce qui va permettre à l’enfant de se dégager de la mère, soit celle-ci doit se positionner en mettant sur le père de l’enfant ou l’homme de référence, son désir de femme, montrer qu’elle a du désir pour lui, pour son homme, et non pas pour l’enfant qu’elle garderait à l’intérieur d’elle-même, tout en soutenant et donnant une place à la parole du père de l’enfant, donc de son homme. Ce positionnement permet d’instaurer la métaphore paternelle. Il est important que dans le désir de la mère, la femme est tournée vers le désir de son homme, ou de son amant.
Le papa de la réalité est bien là, même s’il est souvent absent, la question reste : quelle est la place que la mère accorde au père, à sa parole également ? S’il n’y a pas cette opération, cet écart, les conditions nécessaires sont réunies pour qu’il y ait psychose. La vraie question reste celle de la place que la mère accorde au père, dans sa parole qui fera loi, pour elle comme pour l’enfant ».
Par rapport à la nosographie classique des psychiatres, c’est une avancée qui permet de comprendre la structure, de la différencier des mécanismes décrits très finement d’ailleurs par les psychiatres qui avaient un excellent savoir faire.
Cet outil conceptuel théorique permet de savoir dans quel champ on se trouve, quelque soit la modalité clinique apparente que ça donne. Dans la paranoïa, il y a une imaginarisation du symbolique et dans la schizophrénie il y a une symbolisation de l’imaginaire. C’est pourquoi il ne faut pas confondre les petits paranoïaques qui sont chez des névrosés ordinaires, qui peuvent faire penser à des paranoïas. Il ne faut pas confondre névroses et psychoses. Dans les psychoses il y a les schizophrénies, les psychoses maniaco-dépressives et la paranoïa. Cet outil apporte une remarquable différentiation de repérage structurel théorique qui évite toute confusion dans le diagnostic clinique.
Si je reviens à Schreber, pourquoi a-t-il déliré subitement ? Donc, on lui propose ce poste où il n’y a plus de hiérarchie au-dessus de lui. Il nous dit lui-même avant sa décompensation, qu’il va diriger des gens qui ont vingt ans de plus que lui. On constate une inversion des générations. On constate que la métaphore paternelle n’est pas en place. Jusque là il vivait comme une mite dans son cocon, avec un code social repéré, il se moule dans ce qu’a fait l’autre, il y a des acolytes en référence, quand il se retourne, il y a quelqu’un pour prendre des décisions. Or, une fois nommé dans le poste de Président, il se retourne et ne trouve plus personne, il doit faire appel à autre chose qu’une « imitation » imaginaire, il doit pouvoir s’identifier pour créer, pour trouver une parole inventée qui surgira lors de la mise en place de son nouveau statut, de sa nouvelle prise de responsabilités. C’est aussi comme cela que l’on voit des psychoses éclatées au moment de la paternité. C’est quoi un Père ? Même si l’on a un papa dans la réalité, il faudra faire appel à du symbolique et du signifiant, or si on n’a pas pu mettre en place sa métaphore paternelle et inventer sa nouvelle place, ce sera la catastrophe.
L’autre repérage également précieux est celui-ci :
Flechsig, le Docteur de Schreber, consulté pour donner des somnifères à son patient insomniaque, il lui dira : « vous allez avoir un sommeil fécond ». Dans sa construction délirante, Schreber pensera, à partir de cette phrase, « sommeil fécond », il lui est venu l’idée qu’il serait bon d’être une femme accouplée avec Dieu. Il invente des rayons divins qui venaient le transpercer par l’anus, lui envoyer des messages, ce sont des rayons divins pensait-il, c’est-à-dire il serait fécondé par Dieu, mais avec Flechsig comme persécuteur.
D’ailleurs il est sorti de sa persécution avec le Dr Flechsig en élaborant tout son délire dans son ouvrage. Freud a parlé de l’homosexualité des paranoïaques, interrogation reprise par Lacan ensuite. Or, nous ne pouvons pas parler d’homosexualité, dans la mesure où il n’y a pas eu d’Œdipe, que la différence des sexes n’est pas construite. Dans la pathologie paranoïaque, l’enfant n’a pas été pour la mère le phallus qui la comblerait, il n’a pas eu cette place là, il ne peut être que la Femme qui va pouvoir satisfaire tous les hommes, cette identification à la mère se fait sans castration dans la mesure où l’Œdipe n’a pas eu lieu. Lacan va parler beaucoup plus de transsexualisme que d’homosexualité. Nous ne sommes pas dans le cas de figure de l’homosexuel qui s’interroge sur ce que c’est qu’un homme, ce que c’est qu’une femme.
Certains psychanalystes affirment encore aujourd’hui qu’il s’agit d’homosexualité refoulée alors que nous constatons bien le délire à l’œuvre quand le sujet parle de rayons divins qui lui traversent l’anus…
Schreber parlait aussi de missions devines, il se sentait chargé de sauver le monde, ses idées délirantes l’ont tenues plusieurs années. Il écrivait toute cette histoire dont Freud a pris connaissance pour analyser ce qui était véritablement en jeu. Lacan a poursuivi le travail commencé par Freud, pour nous dire que ce moment ou l’appel à un autre signifiant fait défaut, à cause de la métaphore paternelle manquante, le sujet va délirer à un moment de son histoire. Un délire qui est une construction imaginaire.
En psychiatrie ce fut un apport très précieux, car avec les neuroleptiques antipsychotiques on peut faire cesser tout délire, on a les moyens chimiques de faire en sorte que le délire disparaisse. Mais, quand il ne délire plus, il « meurt », car ce qui soutient le désir de la vie chez le névrosé c’est le fantasme or chez le psychotique c’est le délire qui donnait sens à sa vie. L’expérience clinique montre que, un peu d’antipsychotique s’administre tranquillement, pour assurer son rapport désirant au monde.
Je pense à ce patient psychotique qui délirait autour des Francs Maçons qui appartiennent à une Société confidentielle, il hésitait d’y entrer en se racontant des histoires à partir de signes, car pour lui tout fait signe, il inventait donc des histoires qui l’inquiétaient beaucoup. Sa vie était structurée autour de tous ces signes de persécution et cela lui permettait, même si il y a de la souffrance, de ne pas être identique au monde. Le paranoïaque a une pathologie narcissique, il est pris dans le spéculaire du miroir, le petit autre c’est moi, comme le figure le schéma L de Lacan. Le grand Autre n’étant pas mis en place puisqu’il n’y a pas le refoulement originaire, le grand Autre barré du langage, ça constitue un grand AUTRE non barré complètement persécutant d’où des stratégies de persécution qui lui rende la vie infernale.
Pourtant, quand le transfert est bien installé, que la confiance règne, je les invite à aller voir un psychiatre qui pourrait soulager leur souffrance avec quelques gouttes d’Adole, un léger sédatif ou un anxiolytique.. Ils en sont ravis car à la fois il y a une prise en compte de leur souffrance et nous réussissons à faire avec leur logique sans pour autant guérir la psychose. Ce qui les aide à changer leur rapport au monde en ayant une vie supportable pour eux et leur entourage. Freud nous le rappelait déjà :
« Si l’on ne peut pas soigner les gens, il faut en apprendre quelque chose et gagner sa vie ».
Lacan nous rappelle à son tour que les psychanalystes ne doivent pas reculer devant la psychose.
Chacun est sensé faire avec ses constructions pour rester dans le monde sans trop d’embarras, donc nous guérissons de quoi ? Comme pour le névrosé, tâchons de pacifier son rapport aux autres et à notre existence pour mieux supporter de vivre. Pour le psychotique en confiance avec son thérapeute, l’écoute de ses persécutions et un bon dosage médicamenteux vont tendre en effet à le pacifier, c’est le but à atteindre sans rêver de guérison impossible.
Qu’est-ce-qui est possible dans l’impossible autrement dit.
Françoise Fabre
Psychiatre, Psychanalyste
A Paris, sur l’Ile St Louis
Conférence donnée à Amiens, le 13 mai 2019
Dans le cadre de l’association d’Analyse Freudienne de Paris
Nota : ce texte est reconstruit à partir d’un enregistrement in situ. Françoise Fabre a souhaité présenter son expérience de psychiatre et d’analyste sans se soutenir d’un écrit, mais à partir
De quelques notes articulées spontanément pour rendre son discours accessible et vivant.
Ensemble, nous avons revu ce texte écrit après coup, pour qu’il fasse transmission au plus près de ses dires.